La fraude au compteur est un fléau mondial redouté par tous les acheteurs de véhicules d’occasion. En Belgique, pas moins de 9 % de ces véhicules ont présenté un compteur kilométrique trafiqué en 2022.

Un phénomène mondial
La falsification des compteurs kilométriques est un problème mondial qui inquiète tous les acheteurs de voitures d’occasion. Pour lutter contre ce phénomène, plusieurs systèmes et sociétés de services ont été créés au fil du temps. Car Vertical, une entreprise lituanienne qui recueille des données sur les véhicules en circulation dans 27 pays du monde, compte parmi les plus récentes. Cette société vient d’ailleurs de divulguer son palmarès 2022 des pays les plus touchés par la fraude aux compteurs : « Le taux moyen de fraudes aux compteurs a été de 15,2 %. Et les acheteurs de voitures fabriquées entre 2010 et 2013 sont les plus susceptibles d’acquérir une voiture dont le compteur a été trafiqué« , a-t-elle déclaré.
Dans le cadre de cette fraude, la France occupe la troisième place du classement de Car Vertical : 9,6 % des voitures analysées par l’entreprise l’année dernière ont présenté un kilométrage falsifié, avec une réduction moyenne de 34.826 km. On retrouve ensuite la Finlande (9,55 % de compteurs falsifiés) et la Belgique (9 %). Les pays où la fraude est la plus courante se trouvent à l’autre extrémité du classement. Et le pays le moins performant en 2022 est la Lettonie, où 23,6 % des voitures analysées ont fait état d’ une anomalie de kilométrage.
Le Car-Pass afin de lutter contre la fraude au compteur en Belgique
Force est de constater que la Belgique est le pays le plus efficace pour empêcher la falsification des compteurs. Et ce, grâce au système Car-Pass, qui est spécifiquement conçu pour lutter contre cette fraude. À chaque visite chez un professionnel de l’automobile belge, tels que les contrôles techniques et la maintenance, le kilométrage de la voiture est enregistré dans une base de données informatique. Lors de la revente du véhicule, le vendeur doit alors fournir, entre autres, un rapport Car-Pass détaillant les dates et les kilométrages relevés tout au long de la vie de la voiture.
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Ce système a grandement aidé à nettoyer le marché belge, considéré comme l’un des centres de l’occasion les plus importants en Europe de l’Ouest. Cependant, les Belges continuent d’améliorer le Car-Pass. À partir du 1er juillet prochain, les données collectées pourront en effet être utilisées pour des études et des statistiques. De plus, le Car-Pass indiquera également l’autonomie des véhicules électriques et en 2024, toutes les réparations effectuées sur la voiture seront consignées dans la base de données, faisant du Car-Pass un carnet d’entretien numérique.
En France, le seul système comparable est Histovec, qui a été imposé par une directive européenne en 2014 et mis en place en 2019. Les centres de contrôle technique enregistrent les kilométrages relevés lors des inspections de voitures dans une base de données accessible à tous. Histovec fournit également des informations sur la date de la première mise en circulation, les changements de propriétaire, les sinistres ayant nécessité une réparation expertisée, la situation administrative de la voiture (gage, opposition, vol), les dates et résultats des contrôles techniques, l’historique des kilométrages et les caractéristiques telles que la marque, la couleur, la cylindrée, la puissance, la vitesse du moteur, le niveau sonore et les critères de pollution. La principale différence avec le Car-Pass réside dans le fait que les réparations effectuées chez un garagiste ne sont pas enregistrées.